Avez-vous déjà entendu parlé du cristal de Bohême ? Envisagez-vous de voyager et de découvrir la république Tchèque ? Ce pays abrite un un savoir-faire d’exception remontant au Moyen âge. Le cristal n’est pas que français, non. L’histoire du verre et du cristal remonte à plusieurs millénaires. La région de Bohême est historiquement riche puisque c’est ici même que la tradition du verre de Bohême est née, bien avant le développement du cristal en France.
Taillé ou uni, de couleur ou blanc, les cristallerie de Bohême proposent des produits de haute qualité, au design recherché et épuré.
Artiste et artisan s’unissent pour la création au service du beau, du luxe, de l’unique. Aucun pays d’Europe ne possède une tradition aussi longue et continu du verre que la région de Bohême.
Mais qu’est ce que le cristal de Bohême ?
C’est avant tout un verre de haute qualité à l’oxyde de plomb. Sa transparence fait sa renommé, clair comme le cristal de roche.
Les premières verreries de Bohême furent fondées dès le Moyen Âge. La géolocalisation de la région de Bohême est parfaite. Entouré de montagne, les matière première nécessaire à l’alimentation des fours (le bois) ainsi que les composants du verre sont en abondance.
De grands clans familiaux voient le jour au tour du cristal, l’activité économique est prospère et les nouvelles techniques ne cessent de se développer.
Les productions de Bohême se retrouvent sur le marché Européen dès le XIVe et XVe siècles. À cette époque, il s’agissait plus d’un verre à la couleur verdâtre, appelé verre forestier.
Sous le règne de Rodolphe II, les artisans verriers débutent de nouvelles productions de verres gravé et taillé. De nombreux tailleurs de pierre abondent en Bohême. Ces derniers vont alors s’essayer à la taille du cristal.
Le verre Tchèque est susceptible d’être admirablement coupé, c’est le début de la spécialité qui fera la renommé de leur production.
Le cristal de Bohême s’est démarqué par le travail de ses maîtres verriers, spécialiste de la taille du cristal. En effet, pendant le règne du roi et de l’empereur Rodolphe II, l’arrivée de nombreux tailleurs de pierres précieuses a conduit ces artistes à apprendre à découper le cristal de Bohême.
C’est en 1663 que la formule finale du cristal de Bohême fut découverte par le verrier Muller. L’artisanat de Bohême remonte à la fin du XIIIe siècle, la région offrait alors tout ce dont les verriers avaient besoin pour leur passion : l’art du verre. L’abondance de bois permettant d’alimenter en combustible les fours, mais également le sable nécessaire pour la fabrication de potasse.
Rayonnant à l’internationale, les mécènes vont alors ramener dans leur valise le cristal de Bohême en Europe. Leur savoir-faire et la qualité de leurs productions vont conquérir les marchés mondiaux. Détrônant même le célèbre cristal Italien Murano.
UNE INDUSTRIE VERRIÈRE INDISPENSABLE :
L’activité verrière en quelques chiffres. Plus de 8000 producteurs de Bohême présents avant la seconde guerre mondiale. Le gouvernement décide alors de nationaliser la production.
Puis, c’est en 1989, à la chute du communisme, que les manufactures vont alors reprendre leur indépendance. Plus de 80% de la production de Bohême est exportée vers l’internationale.
Aujourd’hui, la production est diversifiée entre plusieurs petits producteurs, et quelques grandes cristalleries comme Moser. La grande partie de la production est destinée à l’export.
Quelques chiffres, le cristal représente plus de 800 emplois directs en République Tchèque et plus de 8000 en emplois indirects.
Le verre taillée, une spécialité :
Les tailleurs de pierre ont mis leur savoir-faire au service de Rodolphe II pour créer des œuvres d’art remarquable pour l’époque. Tailler la roche, c’est comme tailler le cristal.
Depuis, le nom Bohême est indissociable du travaille de taille. Ce travail à froid est appliqué sur tous types d’objets : du simple verre à vin, au vase contemporain, en passant par les bijoux en cristal de Bohême.
La taille diamant, reflétant à merveille la lumière, est très célèbre, tout comme la taille à côte plate célèbre par le verre Harcourt de la cristallerie Baccarat.
Les artisans y ajoutent également des dorures et peinture, entièrement appliqués à la main, comme on peut le voir sur cette photo, la dextérité experte de l’artisan.
Les verres et créations de Bohême sont reconnaissables grâce à un style unique. On y découvre des volumes riches, des contours détaillés, une précision de la taille admirable.
Cette précision du détail est possible grâce à la présence du plomb, abaissant la température de fusion. C’est l’aspect technique moins connu mais tout aussi intéressant.
Gardez en tête que le cristal est plus facile à travailler que le verre, permettant alors d’explorer la créativité en réalisant de gros volume, ou parfois des verres à vin d’une finesse inégalée.
Ce savoir-faire se transmet aujourd’hui de génération en génération. La meilleur école reste l’apprentissage. Pour être un bon tailleur, plus de dix années d’expérience sont nécessaires.
